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A quoi pourraient ressembler nos vacances du futur ?

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N’avez-vous  jamais ressenti ce pincement à la fin des vacances d’été : lorsque vous retournez en ville et que les immeubles en béton vous oppressent de toute leur hauteur, que la nature se fait plus rare, que la chaleur étouffante d’une fin d’été se réverbère de toutes parts sur les surfaces minérales et que les jours qui raccourcissent vous annoncent le retour imminent d’un rythme quotidien effréné ?

Qu’est-ce que nous apporte cette période si particulière  au point de regretter parfois notre retour dans le « monde réel » ? A quoi pourraient ressembler nos vacances de demain  dans une société en pleine mutation ? Et surtout, quelles sont les initiatives qui existent déjà ?

Ralentir, respirer, se reconnecter

Quand on revient en ville, une des premières choses qui va nous manquer intuitivement c’est la vision de la nature. Difficile d’en prendre conscience si on a toujours vécu dans des environnements urbanisés, pourtant elle est essentielle à notre équilibre mental et à notre santé. Dans son ouvrage Comment élever un enfant sauvage en ville, Scott D. Sampson le souligne très bien : « le simple fait de se retrouver en présence de paysages naturels tend à réduire le stress et favorise la détente. Ces contacts réduisent la fatigue mentale et augmentent la clarté des idées, tout en favorisant la performance au travail et la guérison ». Aujourd’hui, nombre d’entre nous sont par la force des choses entourés de béton dans leur quotidien, plus encore qu’avant « entre 4 murs », souvent collés devant des écrans la moitié de la journée. 

A tel point que dans certaines sociétés, comme en Corée du Sud,  les jeunes générations connaissent une véritable « épidémie » de myopie. Aussi incroyable que cela puisse paraître, cette situation est due à un déficit de visions complexes que seul des paysages naturels peuvent offrir

C’est ce qu’explique Alexandre Jost de la Fabrique Spinoza dans l’émission La terre au carré du 24 mai consacrée aux bienfaits de la reconnexion à la nature pour la transformation écologique.   Outre les bienfaits sur notre atmosphère, sur l’air que nous respirons et notre environnement,  ce grand bol de nature que donc salutaire pour notre santé. Le philosophe Charles Pépin, dans son ouvrage La confiance en soi,  illustre parfaitement le sentiment que nous pouvons ressentir dans ces moment-là : « Accablé de soucis, lourd de doutes, convaincu que nous n’y arriverons pas, nous allons marcher dans la campagne, contempler les cimes enneigées ou simplement les rayons du soleil filtrer entre les branches… Et alors, soudain, il nous semble que rien n’est impossible ».

Libérer son hippocampe et se sentir bien

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Autre grand changement en vacances par rapport à notre quotidien c’est la manière dont le temps s’écoule et ce que nous en faisons.  Ce n’est pas par hasard si nos idées les plus improbables germent pendant la période estivale.  Nous sommes moins tenus de respecter des horaires précis, nous prenons le temps pour les repas, pour les soirées, pour la détente, notre sommeil est plus apaisé et parfois plus long, le stress des obligations s’efface.

Tout cela participe à nous mettre dans des conditions propices à stimuler notre imagination. Nous nous rapprochons finalement plus de notre rythme biologique

Nous allons chercher à privilégier la qualité de ce temps précieux dont nous disposons. Nous passons moins de temps devant les écrans, et plus de temps avec les personnes que nous aimons, à faire des activités extérieures, créatives ou manuelles. Dans son essai Et si on libérait notre imagination pour créer le futur que nous voulons Rob Hopkins (encore lui !) explique que le siège de la créativité se situe dans l’hippocampe du cerveau, et que le stress, la fatigue, l’hyper stimulation ou  l’absence d’exercice physique ou d’activités manuelles sont de nature à l’atrophier. Alors, lorsque nous changeons de rythme et que nous laissons à notre cerveau le temps de divaguer, de se détendre, que nous activons d’autres facultés, nous offrons à notre hippocampe les conditions pour qu’il exprime tout son potentiel.  Pour nous, c’est lors de nos vacances d’été en 2018 qu’est née l’idée de  créer Ecotopia. Nous devions être bien détendus de l’hippocampe pour imaginer nous lancer dans cette folle aventure !  

Se mettre à l'heure du slow
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La quête de sens interroge notre rapport au temps, aux rencontres, aux voyages et  du coup, aux vacances ! Ce n’est donc pas par hasard que de nouvelles formes de tourismes plus responsables et engagées émergent. Dans cette dynamique, une tendance s’accélère (si je puis-dire) : Celle du slow tourisme.  Elle s’inscrit dans la « culture slow » qui peut s’appliquer à tous les champs de nos vies quotidiennes et renforcer notre bien-être global, comme l’explique Carl Honoré dans son ouvrage   Eloge de la lenteur. Des vacances en mode « slow » nous permettent ainsi de tester un autre mode de vie, avant de l’envisager dans nos vies quotidiennes.

C’est dans ce contexte que de nombreuses alternatives voient le jour. Il y a bien sur l’incontournable Chilowé et l’invitation à faire des escapades proches de chez soi des micro-aventures . Des premiers guides commencent à référencer les alternatives pour voyager responsable, comme le Guide de Tao. Et pour continuer à aller loin tout en maitrisant son impact, de nombreuses solutions existent : l’aventure en vélo avec On the green roadles croisières en voilier coopératif avec le projet Sailcoop, et bien sûr le bon vieux train : celui de nuit qui fait son grand retour, ou encore la renaissance de lignes abandonnées avec le projet coopératif Railcoop. De nombreuses autres initiative existent déjà ou sont en gestation pour nous inviter à repenser nos vacances autrement.

Finalement ces slow-vacances ne seraient-elles pas l’occasion de faire germer dans nos vies les graines du monde de demain ?